mercredi 29 août 2018

Ton pote Mowgli

J’avais préparé mon coup: volontairement je n’avais pré enregistré que 3 films sur la tablette pour éviter que tu zappes d’un film à l’autre sans en comprendre le sens, juste les yeux fixés sur les images.
En fait, tu n’as jamais fini de regarder Émilie jolie, tu as regardé Zootopie deux fois, et tu es tombée in love de Mowgli.

J’ai arrêté de compter le nombre de fois où tu l’as regardé à 12.  Ca ne sert plus à rien de compter puisque tu te passes et repasses les scènes qui te font rire inlassablement pour les mimer, comprendre le sens de ce que disent ou chantent Baloo et Bagheraa et commencer à répéter les phrases courtes. Tu ris aux éclats sur les scènes de bagarre avec les singes, tu danses avec Baloo et le roi Léon, tu marches au pas en rythme et tu te mets au garde à vous en redressant ton nez avec le colonel Hathi. C’est drôle de penser que tu auras appris tes premiers mots de français avec un petit garçon de la jungle indienne.
Personnellement je ne me lasse pas de te voir rire aux éclats comme cela, ton rire me comble et ces chansons que j’aimais déjà auparavant sont désormais pour moi les chansons du bonheur. 

lundi 27 août 2018

Taj Mahal

Nous voulions à tout prix t’y emmener, que tu ne quittes pas ce pays sans avoir vu ce monument pour lequel des touristes du monde entier se déplacent après avoir vécu pendant 8ans de ta vie à 50km.

Il pleuvait, le ciel était gris et tu couvais déjà probablement l’otite qui allait se déclarer le soir.
Qu’en auras tu retenu? Sûrement les sur-chaussures dans les flaques d’eau , les longues heures de route pour y aller et en revenir avant de pouvoir te baigner enfin dans la piscine. Peut-être la hauteur du bâtiment et sa magnificence ?

 Nous avions dit à Sanjay que nous verrions en fonction de ton entrain à la visite du Taj pour visiter le Red fort et Sikhandra. Nous sommes rentrés directement, ça ne servait à rien de te traîner dans des visites d’endroit dont tu ne te souviendrais pas et que nous avions déjà vus.

Tu as dit à Sanjay que tu étais contente d’être venue et de l’avoir vu. Quand tu parleras de ton pays d’origines et qu’on te parlera du Taj Mahal, tu auras au moins un souvenir à mettre dessus. Et tu pourras être fière de cette identité.

vendredi 24 août 2018

la rentrée des classes


Aujourd’hui nous avons fait notre première rentrée des classes ! 
Tu viens à peine de rentrer dans notre famille que déjà nous t'accompagnons à l'école, c'est drôle de penser que nous vivons les choses dans un tel ordre! 
Nous étions sûrement plus émus que toi qui  étais très fière de nous montrer ton école et ta classe, mais aussi peut-être un peu gênée vis-à-vis de tes camarades de classe où nous avons tenus à t'accompagner: tu n'as pas les chaussures réglementaires car l'orphelinat a oublié de nous les fournir. Nous tenons à t'excuser auprès de la maitresse, ça serait quand même pas juste que tu te fasses punir pour une histoire de chaussure le premier jour de ta vie avec nous. Les autres enfants de l'orphelinat ne sont pas encore arrivés et tu vas t'asseoir toute seule au fond de ta classe, là tu as l'air franchement mal à l'aise de nous voir là, donc on te laisse à tes études!
Trois heures plus tard , nous sommes avec les mamans et les papas à la sortie de l’école.., deux étrangers qui attendent au milieu des saris multicolores nous étions l’attraction du jour!
Et là le problème que nous n’avions pas anticipé : le chauffeur du bus scolaire n’est pas au courant qu’il ne doit pas te récupérer, il nous amène donc dans le bureau du principal pour obtenir son accord. Qui refuse catégoriquement de nous laisser t'emmener faute de document pour prouver notre bonne foi , il refuse aussi de regarder les photos et même d’appeler l’orphelinat, il t’oblige donc à remonter dans le bus. Je vois les larmes dans tes yeux , je sens que tu ne comprends pas ce qui se passe mais que tu n'as vraiment pas envie de remonter dans ce bus. Ni une ni deux , je saute dans le bus avec toi. Impossible pour moi de te laisser croire ne serait-ce que 30 minutes que tu vas retourner là-bas ! J’ai juste le temps de filer un billet à ton père et de lui dire de nous rejoindre avec le taxi de l’hôtel à l’orphelinat. 
Pendant le trajet en bus, tu ne dis pas un mot, tu ne me fais pas un sourire, je te serre dans mes bras en te répétant en hindi de ne pas t'inquiéter et que tu es notre fille.
Le problème c’est que le chauffeur de tuk tuk a compris qu’il devait aller à l’orphelinat. Il prend donc la direction de l’orphelinat dont il ne connaît pas l’adresse . Et ton papa ayant un sens de l’orientation catastrophique est incapable de se rendre compte qu’il est parti du mauvais côté et de lui indiquer le chemin. Ils tournent dans le quartier de l’orphelinat, le chauffeur ne parle pas anglais et ton père pas l’hindi.
Heureusement il y a le téléphone, j’appelle papa qui me passe le chauffeur qui finit par comprendre qu’il faut rentrer à l’hôtel ! Deux heures plus tard, je vois ton père arriver à l’orphelinat.
Pendant ce temps la , tu ne voulais me quitter , et refusais de rentrer dans l’orphelinat ! Comme nous sommes coincés la bas , je dois m’assoir avec toi pour que tu acceptes de manger avec tes camarades : nous devons passer chez Vishaal pour nous faire faire le document et nous présentons que ça risque d’être long! Il vaut mieux que tu  ais mangé !
17 h , l’officier qui devait signer le document n’est pas arrivé : Vishaal nous demande de ne pas t’amener demain samedi à l’école ni lundi tant qu’il n’a pas vu l’officier. Il veut lui faire signer le fameux papier prouvant que nous avons ta garde, mais surtout il pense que ça serait mieux pour toi de ne plus y aller du tout! En effet , tu t’es mise à faire tes devoirs dans son bureau ; il a alors constaté que depuis ton inscription dans cette école publique en avril soi- disant pour apprendre à parler anglais ( l’enseignement est en anglais ) , tu as perdu tous tes acquis assimilés avec ton professeur à l’orphelinat ! Tu ne sais plus faire une addition ou une multiplication, tu ne sais même plus ton alphabet anglais !! La seule matière où tu as progressé c’est l’hindi et il ne voit pas l’intérêt que tu continues à l’apprendre ( Nous non plus ça tombe bien! ), préférant que tu parles français avec nous le plus rapidement possible.
Voilà c’était notre première rentrée des classes ! Un grand moment dans notre vie de Papa maman, mais ça sera sûrement ton dernier jour d’école pour 2018!

jeudi 23 août 2018

piles Duracel

Ton premier jour avec nous: je me suis demandé quand tu allais réussir à te poser , je n'ai pas vu le temps passer.
Tu as a donc été à l’école ce matin et nous t’attendions à l’orphelinat où nous avons fait les derniers papiers ( et notamment signé le fameux registre des entrées / sorties ).
Puis nous sommes donc partis pour l’hôtel où nous avons mangé, dessiné parce que tu ne voulais pas faire ta sieste. Pourtant, depuis une semaine, tu dormais quasiment deux heures tous les après-midi!
Puis direction La piscine : dès les premières minutes tu mets ta tête sous l’eau et fais des apnées dans le petit bassin. Tu considères que tu sais nager donc passe ton temps à tester les limites , essayer de nager dans le grand bain sans tes brassières. Tu as compris je crois qu’il n’en était pas question puisque tu t’es pris son premier soufflon pour l’occasion !
 Mais c'est vite oublié, tu te marres tout le temps, tu es un cadeau de la vie !

Saut à la corde, faire des bulles, rentrer , sortir , manger , sortir , saut à la corde, ranger tes affaires ( tu ranges TOUT, ça va durer longtemps tu crois?) et organiser ton petit coin , tout ça en demandant toutes les 20 minutes si tu peux regarder la TV ou la tablette. On t'accorde une demi-heure en fin d’après-midi , on en profite pour téléphoner à dada-dadi et nani !
Et après c’est reparti au même rythme.
Nous sommes impressionnés par ta capacité de débrouillardise: en revenant de la piscine tu t’es lavée le maillot de bain toute seule, ainsi que la robe que tu portais, tu m’as piqué de mon huile démaquillante pour te la mettre dans les cheveux après te les être séché seule au sèche cheveux.
C'était une journée à vivre pleinement... du coup tu as pas mal lutté avant de s’endormir. Longue journée chargée d’émotions, je crois que ton sommeil va être réparateur

mercredi 22 août 2018

Changer

verbe du premier groupe
Demain        Je change                    de vie
                    Tu changes
                     Il change
                     Nous changeons
                     Vous changez
                     Ils changent
                       ❤️❤️❤️

enfin!


 Nous sommes arrivés à Mathura pour faire un foster care, c'est à dire te prendre avec nous en tant que famille d'accueil en attendant le jugement d'adoption. 
16 jours plus tard, alors que ton papa n'a plus que 9 jours à passer sur place, pour des raisons indépendantes de notre volonté, tu n'es toujours pas avec nous!
 Pourtant, nous sommes archi prêts, nous avons trouvé un hôtel calme à l'écart de la ville où le staff nous connait bien, nous t'avons préparé ton lit dans notre chambre d'hôtel, et nous avons même fait le chemin de l'école pour vérifier que l’hôtel n'était pas trop loin. 
Alors en ce mardi 21/08, nous voulons réussir à signer ce foster care et l'avons clairement exprimé à Vishaal hier. Il nous a dit qu'il nous rappellerait dans la matinée pour nous fixer RDV.
Retour sur une journée infernale...
A 12H pas de coups de téléphone, pas de message de Vishaal. Pas de mail non plus de la présidente à qui nous avons demandé d'envoyer un mail à Vishaal.
Toujours rien à 13H, et je ne suis pas d’une nature à laisser les minutes dérouler leur lenteur!
Les heures passent elles à toute vitesse, et je sens que le temps va nous manquer pour t'avoir avec nous en cette veille de jour férié. 
Je le rappelle sur son téléphone, et là miracle il nous fixe rdv à 14h30. Au même moment je me rends compte que MMe D lui a envoyé le mail demandé, il est super, il n'a plus aucun prétexte pour nous refuser le foster care.

Donc rdv à 14h30... nous arrivons, il y a dans le bureau déjà un autre couple. On nous fait rentrer dans le bureau exigüe et là, on prend le train de l’attente...
Nous sommes 7 dans un bureau de 10m2, dont deux autres employés qui eux font le sieste sur leur clavier.
Vishaal téléphone et nous on l’observe. Nous ne savons pour qui il travaille: eux ou nous? mais eux sont stoïques sur leurs chaises, alors nous faisons de même.
1h les mains posées sagement sur nos genoux sans qu’aucun mot ne soit prononcé!
Au bout d’une heure , il s’adresse à la femme, d'origine indienne et là un flot continu de paroles . Je comprends que les gens qui ont sagement partagé l’attente sont le couple américain actuellement en fostercare avec un garçon de 2 ans , que leur audience a eu lieu hier et que la juge n’a pas jugé... ils sont bien embêtés car il devait repartir fin août pour le boulot. Bon ça dure un peu , Vishaal quand il commence à parler , on ne retient pas le flot de paroles qu’il a retenu pendant des heures. 
Les américains s’en vont , ils continuent de nous parler de leur cas pendant 15 min jusqu’à ce qu’on lui dise « what about us? »( l'heure tourne!)  et là,  l’huître se referme immédiatement ! 
Nous voilà reparti pour une heure de silence, à le regarder faire notre dossier ( parce qu'évidemment il n'a rien préparé: le principe en Inde c'est de ne préparer un dossier qu'en présence des gens concernés, il ne s'agirait pas qu'ils aillent à la piscine pendant qu'il bosse!)
Dans la famille des mals organisés bourrés de tics je demande Vishaal : il passe son temps à aller consulter un dossier de référence -celui des américains- qu’il enferme soigneusement dans un placard qu’il referme à clef et dont il embrasse l’effigie de Krishna scotchée sur sa porte à chaque consultation... tu as juste envie de lui dire « mais sort le ce dossier et pose le sur la table « ! J’étouffe mon fou rire à 2 reprises . Faut dire que lorsqu'il fait une photocopie, il lit le texte en dodelinant de la tête avant, et le relis après, des fois qu'entre temps la photocopieuse ait mangé des mots. Mais entre temps, il s'est essuyé trois fois avec son mouchoir, qu'il a déplié, replié, rangé, il a essuyé le bureau et l'écran de son ordinateur. Il hésite 10 min sur la façon de remplir le document à signer en ce qui me concerne:  faire tenir Marie-aline, Martine, trucmuche épouse machin sur 1 cm, ça lui pose un vrai problème, même moi je n'y arriverai pas! 
Il met 1H30 à faire 5 photocopies et à remplir un dossier que n'importe qui aurait expédié en 20 minutes! j'espère pour lui qu'il n'aura jamais à faire un dossier d'adoption complet pour lui- même, ça va lui prendre des années!
Normalement, les administrations ferment à 17h, on commence à s'inquiéter quand une fois son dossier fini, à 16H55, il nous dit qu'il faut le faire signer par 3 personnes!
L’officier finit par arriver à 17 h20, et signe notre document de fostercare, il faut encore courir faire enregistrer la signature auprès d’un autre fonctionnaire.
17h30 c’est bon le fostercare est signé et enregistré! 
 Mais comme le responsable des registres de l’orphelinat est parti pas moyen de te récupérer ce soir. 
 C’est pas grave , on sait que c’est bon pour jeudi donc on est soulagé 😅

J’ai insisté pour qu’on puisse aller te  voir avant de rentrer car hier je t' avais dit « à demain «  
Nous avons bien fait , tu nous attendais derrière la grille et nous avons vu ton visage s’illuminer en nous voyant: ce sourire ! -j'ai le cœur qui fond, les papillons dans le ventre, et  les larmes aux yeux rien que d'y repenser -  ça m’a fait oublier tout le reste !
 J’ai essayé de t'expliquer pourquoi nous arrivions si tard , je ne sais pas si tu as tout compris mais je crois quand même que tu as bien compris ça dans mon hindi de débutante « dans 2 jours tu viendras avec papa et maman « 😍 

Tu as dodeliné de la tête en souriant 💕💕💕💕
PS Ton papa a été génial, par sa patience et son humour,  il a réussi à ma faire supporter cette attente interminable.

vendredi 17 août 2018

Tête de mule

mmmIgh!
C’est le son que tu émets quand tu veux t’imposer: curieusement, pour l’instant, ce son nous ne l’avons entendu que lorsque tu as accès à un ordinateur dont tu essayes de prendre le contrôle. 
Mais quand tu émets ce son, tu sembles perdre toute notion d’autorité, et tu t’imposes comme la chef de bande pour accéder à ce que tu as décidé de regarder, quitte à nous tenir les mains ou venir annuler  la demande que nous venons de faire. 
Il va donc falloir que nous évitions de te laisser accéder à nos ordinateurs et téléphones trop facilement. Si nous ne voulons pas avoir à faire à une tête de mule. 
En espérant que tu ne nous fasses pas trop souvent entendre ce bruit dans d’autres circonstances! 


jeudi 16 août 2018

Attendre

Depuis une semaine, nous attendons.
Un coup de fil, un rendez vous, une audience, une décision, notre vie est suspendue dans l’attente.
De ces attentes qui t’épuisent alors que tu n’as rien fait de ta journée, à part être pendu à ton téléphone. De ces attentes qui t’empêchent de dormir sereinement, puisque tu envisages toutes les vies que tu vas pouvoir avoir dans cette vie ci. C’est épuisant.
Notre seul rayon de soleil ce sont ces deux heures que nous passons avec toi. Mais j’ai l’impressIon que tu ne comprends pas et que pas grand monde ne cherche à t’expliquer tout ça, parce que ,ici ça se passe comme ça: on ne prend pas le temps d’expliquer aux enfants. Je sens que tous les jours tu nous regardes partir de plus en plus perplexe. Nous te rassurons comme on peut: en te montrant le schéma que nous avons fait, en te montrant les vidéos de la chambre qui t’attend.

Ce matin, nous avons traduit en hindi toutes les phrases que nous voulons te dire. 

samedi 11 août 2018

Tu vas nous faire tourner bourrique

Après l’activité stickers en folie de l’après midi ( comment coller trois planches de stickers à la vitesse de l’éclair) et la réalisation d’un bracelet en perles avec les perles qui restaient, nous nous sommes installées pour revoir avec tes didis l’ensemble des photos rassemblées sur internet.
Installée sur mes genoux, tu regardais tranquillement les photos, tapotant sur les touches pour faire défiler les photos.
Et soudain j’ai eu mes deux mains croisées sur ton ventre coincées fermement par la tienne.
Au début j’ai cru que c’était un câlin, jusqu’au moment où dégageant ma main pour désigner un enfant dont je me demandais qui il était, ta main a rattrapé la mienne et est venue la re-coincer sur ton ventre.  En fait, tu avais tranquillement l’intention de prendre le contrôle de mon ordinateur, pour zapper les photos qui ne t’intéressaient pas! Tout ça en me lançant un petit sourire en coin à chaque fois que je dégageais ma main, et que tu la récupérais!
Quand mon doigt désignait un enfant dont tu savais le nom, ou qui t’intéressait tu me laissais aller jusqu’à l’écran, sinon tu tentais de le retirer jusqu’à toi pour pouvoir zapper la photo en me regardant en souriant et en dodelinant de la tête quand je te disais «  t’es une coquine ».
J’ai quand même réussi à obtenir une identification assez précise des enfants que j’aurai pu confondre avec toi dans tes premières années de l’orphelinat, je sais aussi maintenant parfaitement reconnaître Priya, Pinky, Lado, Suman, et Lali, celles dont tu traquais le visage sur les photos.

Puis tu es allée t’installer sur les genoux de ton père pendant que je tentais de parler avec les  Didis.
Tu t’es retournée, tu l’as regardé droit dans les yeux, et tu lui as fais un grand sourire. Forcément tu as fait fond fondre son cœur d’artichaut aussi rapidement qu’un bâtonnet de glace au soleil de Mathura.
Tu l’as fait une deuxième fois, son cœur a alors complètement fondu et s’est  liquéfié sur place. Et là avec ton grand sourire , en dodelinant de la tête, tu as tapé sur son téléphone  à travers sa poche pour qu’il le sorte et te montre d’autres photos. Ce qu’il s’est empressé de faire, pour constater que tu maîtrisais le slide des photos à la perfection.

Tu es a une enfant câline qui aime qu’on la prenne sur les genoux pour dessiner , enfiler des perles et qui sait demander de l’aide. Tu n’hésites pas à nous faire des bisous et tu sembles ne pas rechigner à en recevoir.
Et tu es aussi une petite maline avec déjà un sacré caractère, c’est ma découverte du jour!


vendredi 10 août 2018

Des crasbes

Nous regardons l’imagier avec tes amies. Nous comptons les oiseaux, nous imitons l’âne et l’éléphant, nous t’apprenons à appeler un chat un chat! Vos rires fusent quand nous imitons les singes.
Et puis tout d’un coup, tu désignes en faisant un grand sourire à papa L’unique crabe sur la plage.
« Oh un crasbe » dit ton père. « Ça fait «  crouic crouic crouic » un crabe « dit-il en te chatouillant. Et tu souris encore plus fort.
Hier , pendant que je parlais au responsable de ton arrivée à l’orphelinat, vous lisiez le livre «  Dourga à la mer », et à chaque crabe remarqué sur le livre, ton père te chatouillait en faisant « crouic crouic crouic ». Visiblement tu aimes les chatouilles. Et du coup tu aimes «  les crasbes ».

jeudi 9 août 2018

oui , non ou je ne sais pas ?

Au début , j'ai cru que tu disais "non".
 Puis peut-être "je ne sais pas" ou "ça demande réflexion".

Maintenant je sais que c'est un grand OUI car , pour accompagner cette levée de sourcil immédiatement suivie de ce dodelinement de la tête, tu fais un grand sourire.

 Mon Dieu que j'aime ta bouille dans ce moment là.

mardi 7 août 2018

Des papillons dans le ventre

Tu es rentrée dans ce petit bureau sombre et exiguë et le soleil a inondé la pièce. Pourtant personne n’avait ouvert les volets de l’office dans lequel nous poireautions depuis ce qui nous a semblé être  une éternité ( en vrai, on a du attendre environ 20 minutes qu’ils te fassent belle, enfin façon de parler, rien ne peut te rendre plus belle, tu l’es déjà)
Mon cœur a commencé à fondre, mes larmes à perler aux coins de mes yeux, ton père te dévorait déjà des siens.
Il y a bien eu quelques minutes de flottement où nous nous demandions comment faire disparaître ce sourire un peu forcé de ton visage.
La séance de photos qui immortalisaient ce moment.
 Je crois que ça a commencé quand nous t’avons montré nos pendentifs, identiques à celui que tu avais reçu quelques semaines auparavant , et que tu as compris en regardant les vidéos que nous avions dans nos téléphone que tu étais dans nos cœurs depuis de longs mois. Nous avons chanté, joué à des jeux de main avec tes petites amies, regardé les photos de ton amie Lali qui t’attend en France depuis un mois. J’annonçais un prénom et ta nouvelle poupée se chargeait d’aller distribuer des bisous à tous ceux qui étaient présents dans la pièce. Et tu revenais t’installer spontanément sur les genoux de ton père, en attendant que je cite le prénom suivant.
Ton papa avait pris le premier tour, il a eu le droit aux premiers bisous et au premier câlin.
Et puis tu as accepté sans problème de venir dans mes bras. Au début je te serrais très fort, j’ai pensé peut être trop fort ? et j’ai eu peur que tu te sentes prisonnière, alors j’ai desserré mon étreinte.
Et là, j’ai senti ta petite main reprendre la mienne et la replacer comme elle était avant.
Des millions de papillons ont vibré dans mon ventre, une boule de bonheur a explosé et je suis devenue ta maman.

samedi 4 août 2018

En route vers toi

Voilà nous avons quitté l’animation de Delhi et sommes sur la Yamuna express Road , cette autoroute très ennuyeuse que nous avons déjà pris en Novembre pour aller voir le Taj Mahal, sans savoir que 3 semaines plus tard, il ne nous tarderait qu’une seule chose: y revenir le plus vite possible!
Le paysage est assez monotone, des champs de cannes à sucre et de riz sur 175km. Il est incontestablement plus vert qu’au mois de novembre et on y aperçoit beaucoup plus d’oiseaux attirés par le travail des paysan qui retournent la terre fraîchement arrosée par la pluie de la mousson. Ça et là des saris aux couleurs vives animent le paysage.
Ces quelques nouveautés ne cassent pas très longtemps la monotonie du paysage et je me replonge dans mes pensées pour revoir le chemin parcouru jusqu’à toi.
De Nantes à Barcelone, de Beyrouth à Mathura, que de routes parcourues avant de te rencontrer ma fille! Que d’espoir déçus, que de déceptions , que de larmes versées avant de trouver enfin notre fil rouge, celui qui nous mène jusqu’à toi.
Mais là, maintenant , je sais que cette longue attente bientôt ne comptera plus. Même si à cette attente, nous avons dû accepter de rajouter trois  jours avant de te rencontrer: le directeur souhaite repousser notre visite à mardi car l’audience qui fera peut-être de toi notre fille a lieu lundi.
Les minutes passent vite mais les heures si lentement quand nous sommes si prêts du but et si impatients de te rencontrer!