D'abord il y a eu les rencontres avec l'assistante sociale et la psychologue. Nous avions l'impression de passer le bac avant chaque rencontre, mais ton papa réussissait toujours à nous faire rire au cours des entretiens. Nous avons beaucoup lu, beaucoup parlé , rencontré nos amis pour discuter avec eux et partager leur expérience, confronter nos certitudes à leurs réalités. Tout ça nous a encore plus donné envie de te trouver un jour!
Puis il y a eu le jour de l'agrément....ça s'est très mal passé, la première fois, parce que nous n'étions pas là, et qu'ils ne nous avaient pas rencontrés. Peur d'un diagnostic, trouble bipolaire, alors ils ont pris une décision complètement injustifiée et indéfendable. L'assistante sociale et la psychologue étaient furieuses! Mais nous ne nous sommes pas laissés faire....
Un mois plus tard, on efface tout et on recommence, on y va, ton papa explique et ça se passe bien. Nous voilà aptes à t'accueillir dans notre famille!
Là, on croit qu'on vient de passer le plus dur, eh bien.... en fait non, ces 9 mois, c'était juste un petit échauffement, une mise en jambe, un galop d'essai...bref ça ne faisait que commencer!
En Juin 2015, nous avons commencé à chercher une association qui nous accepte, nous et notre dossier, nous n'avons essuyé que des refus. Têtue, j'ai recommencé une série de demande fin Octobre 2015 , après notre mariage à l’église où nous avons prié avec nos proches pour que Dieu bénisse notre famille pour t'accueillir un jour. Nous avons aussi écrit nos premiers courriers pour le Liban. Novembre, Décembre 2015, aucune réponse favorable et beaucoup de silence de la part des institutions libanaises. Nous rencontrons Shashank, ses parents, je multiplie avec leur aide les tentatives vers l'Inde, tente de trouver une solution directement à la CARA.Mais il n'y a pas beaucoup d'espoir de ce côté là...
Fin Janvier 2016, nous décidons d'aller au Liban, nous y rencontrons le Père Abdou Khallil, très froid, nous passons une nuit très comique chez les évangélistes qui ne se rappelaient même plus la raison de notre venue, rencontrons aussi la soeur Sophia à Fanar, mais nous rencontrons surtout Maître Karim Bassalim qui nous redonne espoir:il faut revenir, il y a encore des institutions à rencontrer! Alors nous quittons Beyrouth et Ali en nous promettant de revenir bientôt.
Fin avril, nous y revoilà déjà! première rencontre à l'arrière de la voiture de Soeur Pascale, son sourire est comme un grand câlin et redonnerait vie à un mourant, cette religieuse est la bonté incarnée. Nous revoyons aussi Abdou Khallil avec Monseigneur Rouhana, l’évêque de Sarba que connaissant Catherine et Dominique, un homme doux qui nous écoute et nous recommande à Abdou Khallil. Celui-ci nous conseille de nous adresser aux gynécologues....Notre dernière journée chez Ali et ses parents, notre rencontre avec sa femme Lina et sa sœur nous donne l'envie de revenir encore plus vite pour rencontrer le milieu médical.
Ce que nous allons faire lors de notre séjour suivant, fin Juin: pendant trois jours nous écumons les hôpitaux de Beyrouth un peu à l'aveugle, car les contacts que j'ai essayé d'activer en France ne nous donnent aucun contact sur place. Nous nous rendons compte que les libanais qui veulent adopter ont un avantage sur nous, ils peuvent aisément contourner le loi: fausse déclaration, achat de faux certificats, pôts de vin aux policiers qui leur confient directement les enfants, etc...bien qu'il n'y ait aucun service régulant l'adoption au Liban, nous ne voulons pas ni ne pouvons nous permettre ce genre de pratiques illégales et essayons d'expliquer aux médecins rencontrés que nous voulons rester dans la légalité. Trois jours qui n'auront servi à rien au final, car Abdou Khallil nous a mené sur une piste que seuls les libanais peuvent suivre...mais pendant ce séjour, nous retrouvons Sœur Pascale et ses sœurs dans leur couvent, et sommes enchantés de rencontrer une communauté aussi joyeuse. Ali est avec nous et comme il est loin de chez lui, il est autorisé à rompre le jeune du ramadan pour partager notre repas au couvent. Le contact passe toujours aussi bien avec Sœur pascale, cette femme est extraordinaire. Nous sommes les prochains sur sa liste confie t'elle à Ali en fin de repas.
Nous rencontrons aussi Mgr Samir Nassir, l’évêque de Damas,rencontré grâce à Benedicte et Jean Marie, gros bonhomme très bonhomme et plein de bonhommie! il nous a invité à partager son repas avec des amis, et nous passons une drôle de soirée en leur compagnie: ils sont un peu intolérants avec les musulmans mais nous n'avons jamais vécu la guerre religieuse, alors nous ne jugeons pas ...Les deux soirées de rupture du jeune passées avec la famille d'Ali seront bien plus festives et sympathiques, nous faisons désormais partie de la famille même si nous ne pouvons tenir un membre de la famille du sexe opposé dans nos bras!
En Mai, nous avons aussi eu le bonheur d'avoir enfin réussi à obtenir une réponse positive d'un OAA , les Enfants de l'Espérance, pour l'Inde! nous rencontrons Mme Evelyne R , voilà voilà, et son mari qui vont gérer notre dossier, à trois reprises entre mi Juin et mi Juillet. En Juillet et en Aout, après accord de EDE, nous voici lancés dans le parcours du combattant de la constitution du dossier pour la CARA: récupération des 25 documents demandés, légalisation et apostilles avant de les amener chez le traducteur assermenté, où ils sont encore à l'heure où j'écris ces mots...
Alors voilà, tu seras soit d'origine indienne, soit d'origine libano-syrienne... ce que je sais c'est que quel quel soit ton pays d'origine, nous aurons vraiment remué ciel, terre et fonds des océans pour te rencontrer!