samedi 28 juillet 2018

Une fenêtre

inspiré par l’atelier d’écriture animé par Baptiste Beaulieu et Virginie Grimaldi hier soir. Le thème: une fenêtre.

Par la fenêtre je vois de l’herbe verte, une piscine , des arbres et des fleurs. Un peu plus loin, une rue où personne ne passe. Le ciel est bleu , le soleil brille , des oiseaux chantent. Un chat se prélasse au soleil. 
Eux ils sont en tee shirt mais moi je vais mettre un pull-over , il fait si froid dehors. 
Au delà de cette fenêtre, il y un monde dont je ne connais rien. 
Des gens qui parlent la même langue qu’eux, mais que je ne comprends pas. Ces gens ont l’air heureux de me voir, ils veulent me toucher , m’embrasser , alors que je ne les connais pas.  Ces gens me font peur car j’ai appris à me méfier des inconnus qui me sourient et veulent m’approcher. 
Au delà de cette fenêtre, il y a un monde qui me fait peur. Ils m’en avaient  montré des photos mais je ne reconnais rien. Les rues sont propres, il n’y a pas de poussière, pas de plastiques qui traînent , pas de chiens errants , pas de vaches sacrées. Mais elles sont vides , il n’y a pas de vie dans ce pays. 
Au delà de cette fenêtre il y a un monde qui ne ressemble en rien à l’endroit d’où je viens: il n’y a pas de rickshaw, pas tous ces gens qui allaient dans la ville, à pieds, en vélo, à 4 sur une moto, en voiture. Pas le bruit incessant des Klaxons. Pas les couleurs des saris, ici les gens sont habillés de vêtements tristes.  Personne ne se salue, pas d’échoppe de thé où viennent discuter en  sirotant leur thé  les habitués au petit matin. Pas d’enfant travaillant dans la rue, pas de vendeur de beignets ni de jalabiyas. 
Au delà de cette fenêtre je ne veux pas y aller, je veux rester dans la maison avec eux. La maison de mes parents. Il y a déjà tant de choses à découvrir ici. 

jeudi 26 juillet 2018

Une semaine

Dans une semaine à cette heure ci nous serons en Inde. Encore une longue petite semaine mais qui va sûrement passer très vite! 12  jours avant notre rencontre! Qu’ils sont longs ces moments qui nous séparent de toi. Des questions viennent s’inviter dans nos pensées et se bousculent dans nos rêves, nous n’avons plus un seul moment de trêves. Ce soir, j’etais Aux fêtes de Bayonne et je tentais de m’imaginer avec toi l’été prochain. Et dans 10 ans, chantant à tue tête les chansons de ma jeunesse avec tes amis. Tu ne quittes plus mon esprit, et je me rends compte que déjà je suis ta maman.
Et toi, comment vis tu cette attente? Es tu au courant que nous arriverons bientôt? Te demandes tu sans arrêt comment va être ta vie dans ce pays lointain ou au contraire dors tu sereine de savoir que tu vas enfin recevoir l’amour que tu attends? Peut être n’attends tu rien et alors ce sera à nous de t’enrichir de ce qui ne te manquait pas jusqu’alors. Dourga nous arrivons bientôt !

jeudi 5 juillet 2018

Juillet va être long!!

Mon Dieu ce mois vient juste de commencer et déjà il me tarde qu'il soit fini!
Pourtant , normalement, Juillet j'aime bien:il y a le soleil, les appéros entre amis, mon anniversaire, les terrasses des restos, les bains de mer, les fêtes de Bayonne....

Mais là , je ne vois que des jours qui nous séparent de toi.
Nous attendons de tes nouvelles, qui ne viennent pas. J'admire les parents qui arrivent à attendre sagement , sans broncher, sans réclamer qu'on leur délivre des news.
Mais -est ce que c'est parce que je sais que nous avons la possibilité d'en avoir bientôt?- moi je n'y arrive pas.
Une bonne nouvelle , nous t'avons inscrite hier dans une petite école privée, avec des classes à plusieurs niveaux, où tu pourras rattraper ton retard en français à ton rythme. Je sens que tu vas être bien là-bas.


lundi 2 juillet 2018

pour que tu sois notre fille

Pour que tu sois notre fille,

nous aurons traversé des déserts d'attente , balayés par le vent du doute,
nous aurons bravé les tempêtes des événements , frêle esquif sur une mer mesquine, où le calme annonce l'ouragan qui déchire les voiles , où les courants contraires nous ont fait parfois reculer et tenté de nous faire abandonner.
Sans nous décourager, affaiblis, nous aurons réparé les voiles pour repartir vers notre eldorado, balayant les cartes du monde sans savoir que nous allions à notre tour rencontrer la route des Indes.
Nous aurons escaladé des montagnes d'obstacles administratifs, des collines de paperasseries, des barres rocheuses de silences et de non-dits, en équilibre instable sur des ponts de lianes afin de ne pas tomber dans les gouffres de la discrimination et de l'incompréhension.
Nous nous sommes encordés l'un à l'autre, soutenus quand les blessures de l'âme nous faisaient souffrir, nous appuyant sur l'épaule de l'autre pour continuer coûte que coûte à avancer.
Nous avons suivi la lumière qui pénétrait par nos fêlures.
Nous aurons sondé les grottes de nos angoisses, et les profondeurs des océans de nos peur avant de remonter à la surface nous réchauffer à la chaleur de ton regard sur cette photo,  confiante en l'avenir que tu essayes de t'imaginer à ton tour.
Nous aurons appris à parler des langues aux sonorités étranges pour mieux parler le langage de l'amour. 
Tu seras le fruit de notre désir le plus puissant, celui qui soulève des montagnes, qui balaye toutes les craintes, qui nous transportera jusqu'à ce jour où nous pourrons te serrer dans nos bras.
De ce combat de Titan, nous oublierons tout ou presque parait-il quand ton rire raisonnera dans la maison.
Mais je veux le noter ici, à défaut de le graver dans le marbre, pour que tu saches quel fut le chemin que nous avons accepté de suivre pour arriver jusqu'à toi.
Pour que jamais tu ne puisses douter de notre amour.